Un mouvement de grève à l'échelle nationale va avoir lieu ce mercredi en France de la part des magistrats, greffiers et avocats, qui vont se rassembler devant les tribunaux afin de réclamer des moyens dignes pour la justice, trois semaines après la publication d'une tribune ayant recueilli plusieurs signatures et dénonçant la dégradation des conditions de travail.
À l'occasion de cette journée sans précédent, les organisateurs appellent également à des renvois massifs d'audiences, en plus des rassemblements devant les tribunaux.
Les signataires de la tribune regrettent notamment des audiences surchargées, des arrêts maladie qui se multiplient parmi le personnel judiciaire, des audiences classées sans suite ou encore l'obligation de traiter des affaires de divorce « en quinze minutes » sans pouvoir donner la parole aux parties, les mettant face à un dilemme : juger vite et mal, ou juger bien et dans des délais inacceptables.
Signée initialement par plus de 3 000 magistrats, soit le tiers du corps professionnel, la tribune affichait lundi plus de 7 550 signataires, dont 5 476 magistrats, 1 583 fonctionnaires de greffe et 493 auditeurs de justice (élèves magistrats).
Lundi, deux jours avant cette journée de mobilisation, Eric Dupond-Moretti, le Garde des Sceaux, a pourtant défendu le budget historique pour la justice débloqué par le gouvernement, qui sera de 8,9 milliards d'euros en 2022 contre 6,8 milliards d'euros en 2017. Le ministre de la justice a notamment annoncé l'augmentation du nombre d'auditeurs de justice et la création de cellules psychologiques pour les magistrats et les greffiers.
Cette grève intervient en plein pendant les états généraux de la justice lancés par le gouvernement le 18 octobre dernier, au sortir de laquelle la Commission indépendante présidée par Jean-Marc Sauvé va remettre des propositions de réformes d'ici février 2022.