La France, le Canada et leurs alliés européens ont annoncé ce jeudi matin, lors d’une conférence de presse, le retrait des forces armées au Mali au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menées par Paris. La France est militairement présente depuis 2013 au Mali, proie des groupes jihadistes qui sévissent aussi dans d’autres États sahéliens.
Le retrait des troupes
La fermeture des dernières bases françaises prendra « quatre à six mois ». Le président a déclaré, « Pendant ce temps, nous allons continuer d’assurer les missions de sécurisation de la Minusma », la mission de l’ONU au Mali, forte de plus de 13 000 casques bleus. Ce retrait des troupes au Mali est aussi expliqué par le fait que la France et ses partenaires ne partagent pas la « stratégie » et « les objectifs cachés » de la junte de Bamako. « Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés. C’est la situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui au Mali. La lutte contre le terrorisme ne peut pas tout justifier, elle ne doit pas, sous prétexte d’être une priorité absolue, se transformer de conservation indéfinie du pouvoir », a-t-il affirmé.
Une décision qui est perçue comme un grand vide pour le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Pour lui, ce retrait va « créer vide » qui obligera les armées ouest-africaines à être en première ligne dans la lutte contre le jihadisme au Sahel. Pour le président sénégalais Macky Sall, qui préside actuellement l’Union africaine comprend la décision des autorités européennes et françaises.
Un déploiement au Sahel
Entre 2 500 et 3 000 soldats français resteront dans la région après le retrait du Mali d’ici 6 mois indique l’État-major. Les forces qui quitteront le Mali ne quitteront pas pour autant le Sahel, « ils seront repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes dans la région frontalière du Mali ». Selon le chef de l’État, ce repositionnement permettra, comme demandé par les partenaires locaux, de se recentrer « là où notre contribution est attendue ».
Actuellement, 4 600 militaires français sont déployés dans la bande saharo-sahélienne dont 2 400 au Mali, a indiqué le porte-parole de l’état-major, le colonel Pascal Lanni.