Certains étudiants n'ont pas fait leur rentrée, faute de places suffisantes dans les formations choisies. Certaines filières, comme le droit, les sciences politiques ou la psychologie, sont sous tension.
Angoisse et détresse psychologique d’un côté, casse-tête de l’autre. Ce vendredi 16 septembre, la phase complémentaire de Parcoursup s’est achevée. De nombreux étudiants n’ont toujours pas d’affectation. A Lyon, c’est le cas de Samir, 21 ans. Il n’a pu faire de rentrée en première année de licence de science politique à l’Université Lyon 2. Titulaire du Bac et d’un BTS en management, il a souhaité se réorienter et a formulé des vœux sur Parcoursup en science politique-droit et science politique-histoire. Sans résultat.
"J’ai un bon dossier : une mention au Bac, j’ai fait une lettre de motivation, j’ai une lettre de recommandation de mes professeurs, j’ai acquis de l’expérience professionnelle, mais je n’ai pas été pris […] l’algorithme de Parcoursup m’a mis très loin dans la liste d’attente", déclare-t-il. Situation similaire pour Samuel. Cet étudiant, diplômé d’une licence en droit, a également essuyé les refus en master. "J’ai postulé dans plusieurs master à Lyon, et en dehors. La faculté de Lyon 2 propose une licence professionnelle, mais elle n’est pas en adéquation avec mon projet professionnel […] Cela va au-delà d’un simple projet académique, c’est un projet de vie.", explique-t-il. Membres du collectif des "sans facs", soutenu par l’Unef, ils manifestaient tous les deux vendredi sur le campus Berges du Rhône, avant d’être reçu par la présidence.
Ces cas ne sont pas isolés. Une trentaine de dossiers ont été déposés par le collectif (deux tiers pour une entrée en master, un tiers pour la licence) . "Parcoursup, la réforme de la sélection en master, de la sélection en interne dans certaines facultés comme l’arrêté licence... Les formes de sélection sont de plus en importantes à l’université", dénonce Anaïs, militante à l’Unef.
Du côté de la présidence, on confirme les difficultés rencontrées dans certaines filières, comme le droit et la psychologie et les sciences politiques. "Il y a des dispositifs qui sont pensés pour trouver des solutions à ces étudiants là, pour qu'ils ne se retrouvent pas sans inscription à la rentrée. Le problème, c'est que ces solutions ne sont pas forcément celles qui souhaitaient au départ. On fait des propositions mais elles ne sont pas forcément acceptées parce que cela ne correspond pas à leur projet professionnel. […] Nous n’avons plus de places dans les filières les plus demandées.", indique Marie-Karine Lhommé, vice-présidente en charge de la formation, de l’orientation et de l’insertion professionnelle.
Au 15 septembre, l’université recensait 123 842 vœux* pour 5501 places en première année de licence, dont 12 773 en sciences politiques (pour 270 places), 6 377 en sciences de l’éducation et de la formation (pour 420 places), 3 231 en psychologie (pour 460 places). En master, il y a eu 23 684 demandes pour 3723 places. Les filières les demandées sont : le droit avec 4541 demandes pour 290 places, ASSP (anthropologie, sociologie et science politique), avec 2243 demandes pour 484 places ; ou encore les langues, 1743 demandes pour 350 places.
Le collectif a été convié à une nouvelle réunion dans le courant de la semaine.
* un étudiant peut formuler plusieurs voeux/demandes