Le 10 décembre 2019, Arthur Naciri, 23 ans va rejoindre des amis en centre-ville de Lyon. Sur place, une manifestation contre la réforme des retraites est en cours, par curiosité il décide de se joindre au cortège, à visage découvert.
Place Bellecour, il sent que la situation est en train de dériver et essaye de partir en direction de la place Antonin Poncet. Mais avant d'avoir pu s'extirper du cortège, il est projeté au sol par un policier. Bilan, une mâchoire et 9 dents cassées. Les images de sa bouche édentée et ensanglantée avaient fait le tour du web.
Après une enquête de l'IGPN, les deux fonctionnaires de police en cause dans l'affaire (celui qui a tiré Arthur au sol et un autre auteur des coups avec une matraque dans la bouche d'Arthur) comparaissent ce jeudi devant le tribunal correctionnel pour "violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique". Ils n'ont pas été suspendus et ont exercé jusqu'à présent en raison de la présomption d’innocence.
L'audience, qui risque d'être reportée pour des raisons administratives, est très attendue.
Elle risque également de rajouter du sel dans la contestation autour de la loi Sécurité Globale et de son article 24 qui interdit la publication malveillante des images des forces de l'ordre. L'avocat de la victime a d'ailleurs insisté sur le fait que sans ces vidéos, l'enquête de l'IGPN serait sans doute allée moins vite.