C'est dans le cadre d’une réception à l’Elysée consacrée à la mémoire des harkis ayant combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962) qu'Emmanuel Macron a demandé « pardon » au nom de la France à ces derniers, ce lundi.
« La République a contracté à leur égard une dette. Aux combattants, je veux dire leur reconnaissance, nous n’oublierons pas. Aux combattants abandonnés, à leurs familles qui ont subi la prison, je leur demande pardon. Nous n’oublierons pas. Depuis, la République s’est ressaisie. Elle s’est engagée sur la voie de la vérité et de la justice » a déclaré le président de la République.
Celui-ci a par ailleurs annoncé la présentation d’un projet de loi de « reconnaissance et de réparation » envers les harkis d'ici fin 2021. Cette loi, une fois votée, permettra de recueillir les demandes de réparation des anciens combattants, de leurs enfants et petits-enfants vivant dans les précarités.
Réclamée avec force par les associations, cette loi, qui devrait être votée avant la fin de la session parlementaire, en février 2022, visera à mettre en place une commission nationale qui estimera notamment les demandes de réparation des anciens combattants et de leurs enfants et petits-enfants qui vivent dans la précarité.
« Après la guerre d’Algérie, la France a manqué à ses devoirs envers les harkis, leurs femmes, leurs enfants », a indiqué Emmanuel Macron. Pour rappel, les harkis sont des anciens combattants recrutés pour se battre aux côtés de l’armée française pendant la guerre d'Algérie, qui opposa des indépendantistes algériens à la France. À la fin du conflit, des milliers d'entre-eux sont évacués vers la France, parfois avec femmes et enfants, en passant par des camps aux conditions de vie indignes. D'autres n'ont pas pu être rapatriés et, considérés comme des traîtres, ont subi les représailles du nouveau régime mis en place suite à l'indépendance de l'Algérie.