Il fait partie des athlètes lyonnais en lice à Tokyo. Alexandre Lloveras, 21 ans, participe à ses premiers Jeux Paralympiques, en compagnie de son binôme, Corentin Ermenault dans sa discipline : le tandem. Nous l’avions rencontré fin juillet quelques jours avant ses stages de préparation à Roubaix et Isola 2000. Souriant et en forme, le para-cycliste a affiché ses ambitions : ramener une médaille.
Licencié au Tandem Club Rhodanien, Alexandre Lloveras est atteint depuis la naissance, d’amaurose congénitale de Leber, une déficience visuelle : "J’ai un champ visuel central mais pas périphérique, ce qui veut dire qui j’y vois comme dans un trou de serrure, je vois au milieu mais pas sur les côtés. Et donc sur la portion que je vois, je vois 1/10 sur chaque œil." Néanmoins, la maladie n’a jamais empêché ce passionné de sport d’en faire : équitation, ski, natation, athlétisme. Ce dernier lui donnera bien du fil à retordre. Au Pôle France d’athlétisme handisport entre 2015 et 2018, Alexandre est victime de nombreuses blessures au pied, pendant plus de 2 ans et demi.
Un cycliste également étudiant
C’est lors d’une de ses rééducations qu’il découvre le cyclisme en tandem : "J’ai direct accroché avec ce sport où on roule dans la nature, on découvre des paysages, on reste pas autour d’un stade, ça m’a vraiment plu", déclare t-il.
A Tokyo, Alexandre sera accompagné de son guide, Corentin Ermenault, quadruple champion d'Europe sur piste. D’ailleurs, le titre de guide n'est pas attribué à n'importe qui. En cyclisme, ils doivent avoir arrêter leur carrière professionnelle 12 mois avant la première compétition où ils sont guides ou pilote.
Sur ces Jeux, le binôme est aligné sur 3 épreuves : 1 épreuve sur piste et 2 sur route. D’abord la poursuite sur 4 km (si aucun tandem ne rattrape l’autre, c’est celui qui fait le meilleur temps qui l’emporte). Ensuite, sur la route, le contre-la-montre, sur un parcours de 33 km, et la course en ligne. Alexandre détaille les chances de médailles.
Des Jeux pour lesquels Alexandre n’aurait certainement pas participé s’ils avaient eu lieu à la date prévue : "J’avais pas encore le niveau l’année dernière pour pouvoir prétendre participer aux Jeux de Tokyo. Le confinement, ça m’a ouvert une opportunité. J’ai passé un bon cap durant le confinement en faisant beaucoup d’entraînement sur un home trainer. […] Et du coup, ce report des Jeux, cela a été une réelle occasion pour pouvoir prendre de l’expérience, et être plus fort en 2024 à Paris", explique l’athlète, qui est également étudiant en kinésithérapie.
Rendez-vous les 25 et 26 août pour les premières épreuves d’Alexandre Lloveras et Corentin Ermenault.