Ce samedi (21h), OL Lyonnes reçoit le PSG à l’occasion de la troisième journée du championnat de France féminin (Première Ligue). Mais au-delà de l’affiche, c’est un défi inédit que va tenter de relever le club cette saison : les Fenottes vont jouer tous leurs matchs de la saison au Groupama Stadium, une enceinte de 60 000 places, une volonté de Michele Kang, la patronne du club.
« C’est un gros challenge, mais un challenge excitant », reconnaît Vincent Ponsot, Directeur Général d’OL Lyonnes. « On veut que les gens viennent passer un bon moment : voir un match de foot féminin, mais pas que ça. Il y aura de la musique, des animations, une ambiance familiale. »
Attirer un nouveau public
Jusqu’ici, les Lyonnaises évoluaient au Groupama Training Center (une seule tribune de 1524 places), sauf pour quelques grands rendez-vous, dont les matchs de Ligue des Champions. Généraliser le grand stade est une première en France. Même Arsenal, référence européenne, n’utilise l’Emirates que pour certaines rencontres, celles de championnat. En LDC, Arsenal privilégie son stade d’entraînement, plus petit. C’est paradoxal ? Cela s’explique facilement : les matchs de championnat se disputent les week-ends et l’après-midi, ceux de LDC se jouent en semaine et en soirée…Pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre que cela matche mieux avec un public familial...
A Lyon, le constat est brutal : seuls 3 % des supporters de l’OL masculin assistent aux matchs des féminines, contre 20 % pour Arsenal en Angleterre. « On sait qu’il y a une appétence pour le foot féminin, le défi c’est de transformer cette appétence en spectateurs qui viennent », insiste Ponsot.
Animations et tarifs accessibles
Pour convaincre, le club mise sur une expérience élargie : DJ set avant et après le match, blind tests, jeux gonflables, goodies à gagner. « L’idée, c’est que les familles viennent tôt, passent un bon moment et aient envie de revenir », explique Alex, cofondateur de l’agence “Des Gens Cool”, qui coordonne les animations.
Les prix restent attractifs, dès 15 euros. Et il existe des canaux privilégiés – clubs partenaires, réseaux de licenciés ou relais internes – qui permettent d’accéder assez facilement à un tarif préférentiel de 5 euros. « On paye pour aller au cinéma ou voir un match de rugby, pourquoi pas pour l’OL Lyonnes ? », défend Ponsot.
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— OL Lyonnes (@ol__lyonnes) September 25, 2025
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Les joueuses en première ligne
Sur le terrain, les Fenottes savent qu’elles auront un rôle clé. « Jouer ici à chaque match, c’est une chance mais aussi une responsabilité », confie Kadidiatou Diani. « Quand le public est là en masse, ça nous donne de la force. À nous de livrer des prestations qui donnent envie aux gens de revenir. »
Même son de cloche pour Alice Sombath : « On aura sûrement plus de sollicitations pour la communication et la proximité, mais on le prend avec plaisir. »
Un obstacle : l’horaire
Reste une épine : les matchs programmés à 21h, horaire imposé par le contrat entre la Ligue et le diffuseur. Pas idéal pour un public familial. « En semaine ou le samedi soir, finir à 23h, ce n’est pas l’idéal pour les enfants », reconnaît Ponsot.
Rêve ou vertige ?
Derrière l’ambition populaire, l’enjeu économique est réel. Jouer dans une telle enceinte coûte cher. « L’objectif, c’est de rendre notre activité pérenne », insiste Ponsot.
Réussir ce pari ferait de l’OL Lyonnes un modèle mondial. Mais un Groupama Stadium constamment clairsemé à 80% mettrait en lumière les limites de l’essor actuel du foot féminin en France.