Plus d’un tiers des Français est en situation de précarité face à la hausse des prix du gaz. La facture a été multipliée par deux entre juin 2020 et octobre 2025, une augmentation moyenne de 756 euros par foyer. Cette tendance est préoccupante face à une baisse significative des températures sur l’ensemble du territoire français.
Selon l’étude menée par l'institut Becoming en septembre 2025 auprès de 2.000 foyers en France, on constate que « 36% des ménages déclarent avoir des difficultés à payer leurs factures d’énergie, un record depuis cinq ans ». Cet accroissement s’explique par la distension des coûts d’approvisionnement, la hausse des taxes ainsi que les variations de prix des marchés de gros.
La hausse des prix de l’électricité et du gaz est alarmante. En effet, alors que l’inflation ne cesse de croître et que les salaires stagnent, on entre dans la saison la plus rude de l’année ; certains citoyens peinent à se chauffer. La précarité énergétique mine le moral des Français, nourrissant stress, colère et sentiment d’injustice face à un hiver qui s’annonce être une nouvelle épreuve. Autre chiffre éclairant : la part de ménages ayant souffert du froid au moins 24 h l’hiver dernier atteint 35 %, contre 30 % en 2024 et 14 % en 2020. Les plus modestes sont les plus touchés : 59 % des bénéficiaires du chèque énergie déclarent avoir eu froid.
Cette inflation demeure un réel obstacle pour plus de 12 millions de français. En effet, s’exposer à des températures basses de manière répétée a une incidence sur la santé. Les personnes âgées et les enfants en sont les premières victimes, allant d’un simple rhume à des pathologies respiratoires plus lourdes de conséquence.
Depuis 2018, un nouveau dispositif a été mis en place par l’Etat afin d’alléger les factures trop importantes pour certains ménages. Cette aide, comprise entre 48 et 277 euros selon le site aidesociale.fr, est réservée aux foyers les plus modestes. D’autres alternatives dans le cadre individuel peuvent s’avérer efficaces telles qu’une aération régulière du logement avec les volets fermés, une utilisation des appareils électroménagers durant les heures creuses ou encore privilégier les douches aux bains. En dernier recours, les Français peuvent compter sur les associations d’aides au logement et la précarité comme le Secours Catholique.
La fragilité énergétique s’installe durablement, touchant désormais plus d’un ménage sur trois. Malgré les aides, la hausse des prix et le manque de logements isolés pèsent lourd. Sans action forte, cet hiver pourrait encore creuser les inégalités entre ceux qui se chauffent et ceux qui comptent chaque kilowatt.
C.R