Avant la clôture du mercato estival le lundi 1er septembre à 20 heures, l’Olympique Lyonnais avance prudemment, entre équilibre économique et ambitions sportives. L’objectif affiché est clair : surperformer par rapport aux moyens, alors que l’OL devrait afficher le septième budget de Ligue 1.
Tout reste ouvert pour Fofana
Contrairement à l’ère Textor, le nouveau projet lyonnais s’écrit sans coups de poker. L’époque des paris hasardeux est révolue : désormais, priorité à l’équilibre. Le mercato lyonnais reste marqué par la nécessité de boucler environ 40 millions d’euros de recettes. Dans cette logique, un départ de Malick Fofana n’est malheureusement toujours pas à exclure. Déjà proposé au Bayern Munich avec l’idée d’un prêt dans la foulée – une proposition refusée par le Bayern qui a ensuite misé à ce poste sur Luis Díaz, l’ailier belge pourrait partir si un acheteur se manifeste. L'OL se prépare à toutes les possibilités et ne sera dans tous les cas pas pris au dépourvu.
Installée à Londres, la nouvelle présidente Michele Kang est très fréquemment à Lyon. Elle pilote de près la stratégie, mais sans s’écarter de sa ligne directrice : prudence et équilibre. Contrairement à son prédécesseur porté sur les paris risqués, elle ne croit pas aux scénarios de jackpot différé. Pour elle, les comptes doivent être équilibrés immédiatement. Et pas en misant sur une hypothétique qualification directe en Ligue des Champions au printemps prochain.
Des ajustements ciblés
Au quotidien, ce sont Michael Gerlinger, directeur général, et Mathieu Louis-Jean, directeur technique, qui tiennent la boutique. Les ajustements sont déjà enclenchés : Saël Kumbedi devrait partir à Wolfsburg et Paul Akouokou est attendu en Espagne, du côté de Saragosse. Outre le dossier bien enclenché du milieu offensif Facundo Buonanotte (Brighton), Lyon travaille aussi sur l’arrivée d’un avant-centre, et potentiellement d’un défenseur polyvalent capable d’évoluer à droite et dans l’axe. Une anticipation nécessaire : Moussa Niakhaté et Clinton Mata disputeront la Coupe d’Afrique des Nations en janvier.
Par ailleurs, fidèle à son histoire, Lyon n’entend pas négliger la Ligue Europa. Le quart de finale de C3 perdu de justesse contre Manchester United au printemps dernier a d'ailleurs été l'un des facteurs de la venue à Lyon de Tyler Morton, élu homme du match samedi lors du succès devant Metz (3-0).
Le club a déjà réduit sa masse salariale de près de 50 %. Contrairement à ce que certains pouvaient imaginer, le choix de ne pas recruter de joueurs français n’est pas idéologique, mais dicté par les opportunités et les contraintes financières. Les dirigeants lyonnais ont préféré des marchés dits « mineurs », plus abordables. Le club mise aussi toujours sur sa formation - à l'image de l'éclosion de Khalis Merah cet été - et le projet de rapatrier l'Académie de l'OL sur le site des pros devrait voir le jour à l'horizon 2026-2027.
Un état d’esprit exemplaire
Sur le terrain, les entraînements respirent le sérieux et la bonne humeur : il a même fallu interrompre la séance de vendredi, tant le groupe en demandait encore, notamment les offensifs qui peaufinaient leur adresse. Paulo Fonseca, réputé pour sa capacité à intégrer les jeunes, s’implique pleinement dans ce projet. Le Portugais participe aux discussions sur les recrues et n’hésite pas à appeler les joueurs ciblés pour les convaincre. Dans le vestiaire, ses relais sont le capitaine Corentin Tolisso, Moussa Niakhaté, Clinton Mata et Nicolas Tagliafico, dont le choix de "revenir" à Lyon a envoyé un signal fort, en interne comme en externe.
Signe de la sérénité retrouvée, l’OL va ouvrir ce mardi matin pour la première fois de la saison son entraînement au public. Dimanche, l’OL recevra l’OM lors de la 3e journée de Ligue 1, un match qui sera précédé d’un grand hommage du club pour Bernard Lacombe en présence de sa famille et des amis. En revanche, il n’est plus question d’un lever de rideau d’OL Légendes.