Les enfants pourront-ils aller à l'école en car ? La réponse est oui, même si à l’approche de la rentrée, des chauffeurs manquent toujours à l’appel. Autour de 8000 conducteurs sur le territoire national, un millier en Auvergne-Rhône-Alpes.
Les difficultés de recrutement ne datent pas d’hier, et sont connues depuis plusieurs années. La moyenne d’âge dans le secteur est l’un des facteurs caractéristiques de ce manque, comme l’explique Alexandre Geoffroy, délégué régional de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) en Auvergne-Rhône-Alpes : "On a une pyramide des âges inversés c’est-à-dire que les plus de 55 ans dépassent les moins de 30 ans, dans notre secteur. Par conséquent, il faut remplacer ceux qui partent en retraite. Il y en a qui reviennent ou qui continuent les services scolaires parce que cela leur permet d’améliorer leur retraite. Avant le Covid, on a estimé les manques à un millier de chauffeurs, c’est toujours d’actualité aujourd’hui."
Néanmoins, malgré la situation, ce manque ne devrait pas se faire sentir par les parents. "La très grande majorité des services sera fait. Les établissements scolaires, parents, le grand public va se dire qu’il n’y a pas de problème. Ceux qui vont conduire les cars, ce n’est pas leur métier premier. On fait appel à des informaticiens, des comptables, des agents d’exploitations, des intérimaires, des retraités, pour suppléer à cette pénurie de conducteurs mais la situation ne peut pas durer dans le temps.", affirme Alexandre Geoffroy.
Un décalage des horaires souhaité
Dans la région, que ce soit en zone urbaine ou rurale, tous les territoires sont touchés. Les difficultés sont un peu plus importantes autour des métropoles de Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand. Pour améliorer la situation et les conditions de travail, la FNTV revendique notamment le décalage des horaires et le raccourcissement des délais administratifs. En effet, depuis plusieurs années, elle demande aux établissements scolaires de décaler les heures d'ouverture afin de pouvoir desservir plusieurs établissements avec seulement un car scolaire. De plus, la délivrance des permis est longue d’après le délégué régional, ce qui entraîne une certaine lassitude des chauffeurs : "Une fois le permis D obtenu, il faut attendre des mois pour avoir les documents. On demande depuis des années au gouvernement, comme le permis B, une attestation provisoire. Les personnes qui attendent, elles finissent par démissionner.", déplore-t-il.
Un bilan de cette rentrée sera fait par la fédération, à la fin du mois de septembre.