Dans un entretien donné au Parisien, Gérald Darmanin s’est exprimé sur les violences conjugales. Le ministre de l’intérieur a fixé le cap pour les policiers et gendarmes : "Dès ce lundi, j'exigerai que partout en France, le traitement des plaintes pour violences conjugales soit prioritaire".
En 2020, 125 morts violentes au sein du couple ont été recensées par les services de police et unités de gendarmerie. 102 femmes (et 23 hommes) ont été tuées par leur conjoints. En moyenne, cela représente un décès tous les trois jours. Si le nombre de victimes est inférieur aux années précédentes (146 en 2019, les interventions de police se sont, elles, intensifiées, notamment avec le confinement. Gérald Darmanin évoque "plus de 400 000" interventions, "soit 45 interventions par heure". Selon le ministre, elles "sont en train de devenir le premier motif d'intervention des policiers et gendarmes, devant tous les autres" .
Pour lutter contre ces violences, il plaide pour des officiers spécialisés dans les violences conjugales au sein des commissariats et des brigades de gendarmerie. Autre annonce majeure : le ministre a décidé de faire de la lutte contre ces crimes "la priorité numéro 1 des policiers et des gendarmes". Dès ce lundi 2 août, les plaintes devront être "traitées devant toutes les autres : devant les cambriolages, devant les stupéfiants, devant les vols à la tire... En un mot, remonter tout en haut de la pile."
"Dès la fin août, un responsable national sera nommé auprès de chacun des directeurs généraux de la police, de la gendarmerie et du Préfet de police, sur le modèle de ce qui existe en matière de terrorisme et de drogue", poursuit-il. Ils devront veiller à la bonne prise en charge des dossiers de violences intrafamiliales et assurer une bonne communication avec les autres services de l'État.
Interrogé sur le féminicide de Mérignac, dont le rapport d'inspection faisait état de failles dans le suivi du conjoint violent et la protection de la victime, le ministre de l'Intérieur a reconnu "une mauvaise organisation de la police nationale en Gironde". "Le délai a été beaucoup trop long entre le moment où la plainte a été reçue et celui où les intéressés devaient être auditionnés".
En complément des sites moncommisariat.fr et magendarmerie.fr, où tout témoin d'une violence familiale peut alerter les services de police, une application sera également créée à la rentrée.